TEXTES, CHRONIQUES et DOCUMENTS DIVERS

 

 

LES MASSUES

 

 

les massues

Les Massues, cour d'entrée du hameau;

le puit est à l'extrême gauche de la photo,

la maison était celle de la famille Crépier.

       

5 décembre 1905, étude de maître Mortier, notaire à Belleville-sur-sâone (Rhône), Etienne Gaudet, âgé de 51 ans, résidant à Charentay, achète, pour la somme de onze cents francs, une maison, au lieu dit les Massues à Saint-Jean-d'Ardières, où il va installer sa famille.

 Sa femme, Caroline Eléonore, qu’il a connue et épousée au Garn, dans le Gard, alors qu’il était militaire à Pont Saint Esprit, lui a donné deux garçons, Claude et Benoit et deux filles, Célestine et Marie.

Ils ont successivement résidé rue de la Croisée à Belleville où est née Célestine, puis au lieu dit Bois Blanchet, toujours à Belleville où naîtront Marie puis Claude et finalement Charentay.

La maison, composée d’un petit tènement de bâtiment d’habitation et dépendances, avec cours et jardin au sud, d’une petite terre au nord, d’une superficie de trois ares environ, sera achetée ce jour, ainsi qu’une vigne de quatre ares quarante centiares, à Mr Simon Jean Baptiste Jomard, géomètre, et à son épouse, Marie Clotilde Dury, moyennant le paiement comptant de cent vingt francs, le reste étant payable dans un délai de cinq ans.

Je me souvient bien de cette maison où je ne suis plus retourné depuis l’hiver 1958/1959.

J’avais alors 9 ans, ma grand-mère maternelle, Célestine Gaudet, veuve depuis 6 mois de mon grand-père, Jean-Marie Thevenet, passait l’hiver chez nous, dans notre toute nouvelle maison de l’avenue Marius Mathon à Belleville.

Ce jour la, mon père nous avait emmené passer, tous les deux, la journée chez elle.

Elle nous avait cuisiné une omelette, sur la vielle cuisinière, qui servait aussi d’unique moyen de chauffage.

Le temps était glacial.

La salle commune du rez-de-chaussée est la seule pièce ou il fait chaud ; une porte vitrée donne sur la cour, longée, sur le côté gauche, par l’atelier de mon grand père et par quelques remises, dont l’une abrite des WC rudimentaires. Il n’y a pas l’eau courante dans cette maison, il faut aller tirer l’eau au puits qui se trouve à l’entrée du hameau.

le puits

Les Massues, le puits.
Cette photo date de mai 2006, il n'a pas changé depuis 1958!

A droite de la porte, en entrant, se trouve la cuisinière suivie d’une grande table en bois. Après la table s’ouvre la porte qui mène à la chambre des parents. Sur le mur opposé à l’entrée, une petite fenêtre est, avec la porte qui lui fait face, la seule source de lumière naturelle de cette grande pièce.

Sur le côté gauche de la pièce, un escalier en bois encloisonné permet d’accéder à l’étage ou se trouvent deux pièces, identiques à celle du bas. La première est la chambre des garçons, la seconde celle des filles.

En face de l’escalier, fixé au mur, la photo d’un homme, en costume de zouave, sur laquelle est accroché une médaille a ruban vert et jaune.

J’ai su, très longtemps après, que cet homme était le frère de ma grand-mère, mort au combat à la bataille des Dardanelles en 1915, les deux jambes coupées. La médaille, délivrée à titre posthume, est la Médaille Militaire.

Mais revenons à Etienne, en juillet 1919, il achète, aux enchères, une vigne de vingt six ares soixante seize, située au lieu dit des Concerts, à Saint-Jean-d’Ardières, pour la somme de mille cinquante francs.

Benoit est mort, comme je l’ai dit, en 1915. Sa fille Célestine s’est mariée avec Jean-Marie Thevenet, de Tramayes, le 25 août 1900, ils habitent Romanèche-Thorins et ont déjà, en ce mois de juillet 1919, trois enfants.

Etienne a 65 ans.

Après son décès, la maison des Massues reviendra à Célestine qui viendra s’y installer avec Jean Marie et leurs six enfants dont ma mère, Denise, la petite dernière, née le 16 octobre 1924, elle aussi à Romanèche-Thorins, comme ses frères et sœurs.

Au décès de Célestine, en 1959, la maison sera vendue.

Claude se marie en 1927 à Tournus où il habitera jusqu’à sa mort en 1943, quand à Marie, je n’ai aucune trace d’elle hormis sa naissance.

 

Sources:

acte de vente Jomard / Gaudet, 5/12/1905, maitre Mortier, notaire à Belleville, document original en possession de l'auteur.

Adjudication Guillard / Gaudet, 25/06/1919, maitre Dugelay, notaire à Belleville, document original en possession de l'auteur.

Donation Fabrigoulle / Gaudet, 15/04/1921, Maitre Mercier, notaire à Belleville, document original en possession de l'auteur.

Registre matricule de Etienne Gaudet, AD69.

Actes de naissance, de mariage et de décès; AD69 et AD71, Mairie de Saint Jean d'Ardières et de Belleville.

Fiche de Benoit Gaudet sur /www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr.

 

Photos de l'auteur, reproduction interdite.

 

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©Alain Large, 2005, 2007.